La privatisation de la guerre
Source :
http://www.telerama.fr/idees/la-privatisation-de-la-guerre-s-est-aggravee-avec-obama,88925.php
Elections américaines | Robert Greenwald, réalisateur et producteur de films militants, dénonce “l'emprise croissante des entreprises privées sur les conflits”. Un business douteux que Barack Obama a laissé prospérer.
Le Pentagone, le ministère de la Défense, près de Washington. © David B. Gleason
Robert Greenwald, est un réalisateur américain, fondateur de la structure de production et de distribution de films militants Brave New Foundation. Très investi dans les débats poliques et sociaux, il utilise ce laboratoire citoyen, très actif sur internet, pour concevoir des vidéos et des campagnes sur des sujets qui titillent l’Amérique.
Robert Greenwald. © DR
Les présidents vont et viennent, mais les problèmes subsistent. Ces dernières années, la rémunération des dirigeants de grosses entreprises de défense, comme Lockheed Martin ont énormément augmenté, atteignant parfois des sommes indécentes, ce qui n’inclut même pas les bonus et extras dont nous n’entendons pas parler. D’un côté, ces dirigeants clament qu’il ne faut pas réduire le budget de la défense parce que cela mettrait en danger la sécurité nationale, et de l'autre, ils exploitent le business de la guerre, donc il est difficile d’accorder une quelconque valeur à leur parole. Toutes ces questions apparaissent d’autant moins dans le débat public que ceux qui vivent de la guerre sont très intelligents, se débrouillent pour rester discrets, en toute légalité. Il faut donc alerter le contribuable sur le fait qu’une partie de ses impôts passe dans le salaire des PDG de l’armement... Un autre phénomène se révèle préoccupant: celui des hauts gradés qui travaillent d’abord pour l’armée, puis le Pentagone, avant de se faire engager par des compagnies privées. Arrivés à la retraite, ils utilisent leurs carnets d’adresses pour que celles-ci décrochent un maximum de contrats. Barack Obama a laissé s’installer des habitudes qui ont fini par paraître normales. Ce processus a commencé avant sa présidence, mais en ne l’inversant pas, il a contribué à ce que les choses s’aggravent. »